Barocland

« C’est marrant, dit Arthur après un long silence, y’a des petites plantes toutes douces des fois.
- Toutes douces? Comment peux-tu faire la différence alors que tu es en pantalon? Demanda John intrigué.
- Bah je sais pas, je le sens. J’ai comme l’impression d’avoir les jambes entourées de coton, ou de barbe à papa, de temps en temps. » Il gloussait. Le rythme s’était quelque peu ralenti. Eugène se mit bientôt à avoir la même sensation. Il trébuchait plus souvent aussi. John n’avait pas tellement relevé la remarque de son ami, l’attribuant à la fatigue qui commençait à les assommer tous. Soudain, il tomba de tout son long. Un obstacle s’était mis en travers de son chemin. Littéralement mis en travers de son chemin. Quelque chose l’avait délibérément fait tomber.
« Mais qu’est-ce que c’est que ça? S’exclama-t’il en se relevant, aidé par Arthur. » Il balaya du faisceau lumineux de sa lampe à dynamo les alentours. De légers bruissements étaient perceptibles.
« Un buisson invisible? Pouffa Eugène. C’est rien John, moi aussi je trébuche sans cesse depuis tout à l’heure, nous sommes épuisés et la végétation est dense ici.
- Et moelleuse parfois, souligna Arthur qui repensait à sa barbe à papa. »