Barocland

Les trois amis se débattaient en douceur, essayant de garder leur calme. Mais ils étaient coincés dans une marrée de ronrons incessant, bousculés par des boules de poils sur pattes qui les entouraient telles une épaisse corde moelleuse et ondulante. A un moment donné, ils se regardèrent, tous les trois blasés et se sentant désagréablement impuissants.
« C’est quand même fort ça, dit enfin Eugène. On ne peut plus avancer à cause de quelques chatons. Même les coups de pieds ne font rien. Et le pire, c’est que ça n’a même pas l’air de les énerver. On ne va quand même pas être obligé d’y aller plus fort!

- Non, restons gentils et calmes, ils finiront bien par partir, dit John. »
Arthur tenta une nouvelle évasion, mais à peine avait-t’il essayé de faire un pas qu’il tomba. Une demi-douzaine de chats s’étaient mis dans ses pattes, et à présent, certains se frottaient même à sa tête, ronronnant toujours et le regardant avec amour.
« Ce sont des terroristes pacifiques, c’est ça? Pleurnicha-t’il. »
De longues minutes passèrent, bercées par les ronrons.
« Makoon va nous rattraper à cause de chats, soupira Eugène. C’est quand même pathétique. Il va bien rigoler en nous voyant… »