Barocland

« Hem, mais si Martin avait seulement eu envie de pisser? » Dit après quelques temps Arthur, qui trouvait très déplaisant de marcher de nuit dans cette forêt. D’autant plus déplaisant parce qu’il fermait la marche, cela dit.
« Arthur, on l’a attendu pendant plus d’une demi-heure! Lui répondit Eugène excédé.
- Ah oui? Je n’avais pas remarqué… dis Eugène, je peux prendre ta place? » Le mouton se retourna, tout d’abord énervé. Mais quand il vit le regard de son compagnon, un tantinet pathétique, il s’adoucit.
« Aller, passe devant moi va. » La marche continua, paisiblement. A plusieurs reprises, John regarda sa boussole, vérifiant la direction qu’ils prenaient. Après une bonne centaine de mètres, il prit la parole.

« Les gars, il vaut mieux ne pas parler trop fort maintenant, essayons de ne pas nous faire remarquer. Et nous devons aller plus vite aussi.
- Et quand allons-nous nous arrêter? Demanda Arthur.
- On ne va pas s’arrêter, il faut s’éloigner le plus possible de Makoon, et qu’on traverse cette forêt au plus vite. » Il accéléra légèrement le pas, ce qui n’était pas chose aisée avec la végétation parfois dense. Les deux autres suivaient du mieux qu’ils pouvaient, trébuchant de temps à autres. La nuit était vraiment sombre, et la seule lampe de John, bien qu’assez puissante, ne permettait pas un éclairage optimal. Les yeux habitués à l’obscurité des deux renards leur permettaient toutefois de voir correctement. Eugène en revanche progressait un peu à l’aveuglette.