Barocland

« MIAOU! » Les trois compagnons sursautèrent quand intervint cet interlocuteur surprise. John abaissa sa lampe sur ses pieds. Une petite boule de poils toute grise le regardait avec de grands yeux jaunes en amande.
« MIAOU! » La boule de poils se mit à se frotter à ses jambes en lui tournant autour.
« Des chats?! S’exclama Arthur. Des chats? Mais oui! Tout doux! » A ses pieds tournait une boule de poils blanche, un chat au pelage très épais et long. Eugène sentit également cette présence « moelleuse »,, et quand John éclaira ses jambes, il découvrit un énorme chat noir qui s’y frottait avec grande satisfaction. Bientôt, ils entendirent des ronrons convaincus.

« Charmantes bestioles, marmonna Eugène avec un certain dégoût. Quelle affreuse forêt! On nous envoie des chats pour nous faire fuir! » Il tenta de faire un pas, en bousculant gentiment le gros matou. Mais celui-ci se frottant de plus belle, le fit trébucher.
« MIAOU! » Une deuxième chat se colla aux jambes de John, qui essaya pourtant d’avancer. Avant de tomber à terre lui aussi.
« Mais qu’ils sont pots-de-colle ces minous! Lança Arthur, à présent envahi par deux autres boules de poils. » Les chats se frottaient à leurs jambes avec un air de bienheureux. Ils ronronnaient, tournant sans cesse. Toute progression était impossible, à moins de vouloir finir le museau dans les feuilles mortes.

« Et si on utilise la violence? Demanda Eugène. On n’a pas le temps de sympathiser avec eux, on est bien d’accord? » Arthur essayait d’éloigner les chats en les repoussant, relevant doucement ses jambes l’une après l’autre. Ils revenaient. Il en prit un dans ses bras, puis le lança un peu plus loin, toujours avec des mouvements mesurés. Rien n’y faisait, les chats revenaient aussi vote. De nouveaux affluaient même.