Barocland

On marche (n°22)

Tout paraissait vraiment normal. John et Eugène en étaient tout à fait satisfaits, et ils progressaient dans la forêt comme s’il s’agissait d’une de leur balade habituelle. Makoon avait fini par prendre la tête du cortège, suivant quelquefois une ébauche de sentier, mais la plupart du temps, coupant en plein cœur de la hêtraie. Sa petite taille lui permettait de se faufiler aisément entre les branchages, tandis que ce grand dadais maladroit nommé Arthur s’accrochait régulièrement à des ronces et prenait une branche dans les yeux toutes les trois minutes. Mais grâce à sa malchance et à cette maladresse remarquables, le groupe n’était pas soumis au silence glacial et oppressant : des « aïe » et des « argh » ponctuaient gaiement la marche.
La lumière baissait déjà en intensité. Makoon sembla presser le pas, ce que remarqua Eugène avec inquiétude. De sa main droite, il tâtonna une poche de son sac, s’assurant que ce qui devait s’y trouver, s’y trouvait toujours. Et comme c’était le cas, il se sentit bien mieux, voire tout à fait confiant.
Les arbres étaient magnifiques. La forêt était à cet endroit surtout composée de hêtres aux troncs tantôt parfaitement réguliers, tantôt remarquablement tortueux. Leurs feuillages légèrement agités par le vent jouaient une petite mélodie très agréable, accompagnés par leurs anciennes parures, crissant sous les pieds des marcheurs.



09/03/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 5 autres membres