Barocland

Arthur soupira, attirant l’attention de Makoon.
« Ne vous fiez pas aux apparences, dit ce dernier avec amertume, cette forêt est loin d’être agréable, et c’est bien pour ça que personne n’y met les pieds. » Arthur le regarda avec des yeux apeurés. En une fraction de seconde, il s’imagina bien plus de mésaventures et de monstruosités que ce que pouvait contenir un livre de contes et légendes. Bien entendu, il était le personnage principal de ces histoires.
« Tout va bien se passer, Arthur, le rassura à nouveau Eugène avec son ton le plus convaincu. Tant que je suis là, cette forêt ne te fera aucun mal…
- Oh! comme cet élan d’amitié est larmoyant, le coupa Makoon, ne prenez pas mes sous-entendus à la légère, jeune imbécile! Je sais de quoi je parle… » Puis après un bref silence, il reprit : «  Pour limiter les risques, il va nous falloir aller au plus vitre, traverser la forêt par le chemin le plus rapide, et s’arrêter le moins possible. Bien sûr, il faudra dormir à tour de rôle, établir des rondes. Et surtout, surtout, ne pas se séparer. »
Le deuxième surtout avait achevé Arthur, qui haletait et sentait ses jambes se métamorphoser en flan raté, prêt à prendre la fuite. John, tout à coup déterminé, lui flanqua une tape dans le dos : « On y va! »
Il ouvrit la marche, suivit de près par Makoon.