une affreuse bestiole suite (n°27)
- Volant? Tombent? Enchaina Arthur en haussant les sourcils de manière démesurée. Mais qu’est-ce que tu racontes? Ça mord? ». Il tenta de s’approcher de l’animal qui gémissait encore, se tordant dans tous les sens mais très lentement bien sûr, comme sa nature l’exige. Mais son instinct repris le dessus, et il recula de deux pas.
« N’aie pas peur, Arthur, lui dit Eugène. Je crois que c’est parfaitement inoffensif.
- Oui totalement, enchérit John. Ce paresseux ne demande qu’à remonter dans son arbre. Vois-tu, il y vit tranquillement, montant progressivement de branche en branche et se nourrissant de feuilles. Une fois au sommet de l’arbre, ce qui lui prend parfois des mois et des mois, il est tellement paresseux qu’il se fait simplement planer jusqu’en bas, et recommence son petit manège. » Une petite lueur de ravissement brillait dans les yeux de John. Il avait beaucoup entendu parler de cet animal, mais n’avait jamais eu l’occasion d’en voir un en vie, et dans son milieu naturel qui plus est. Il s’approcha doucement du paresseux, s’accroupit et le prit dans ses bras le plus lentement possible. Avec précautions, il alla le déposer sur la branche basse d’un chêne voisin. Le paresseux resta immobile, et au bout de quelques secondes, il commença à se mouvoir, entamant la difficile épreuve de poser une patte devant l’autre.
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